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Résumé de l’article : “Ce que ChatGPT change à l’évaluation des élèves”

L’apparition des intelligences artificielles génératives, comme ChatGPT, bouleverse les pratiques éducatives et soulève des questions cruciales sur l’évaluation des acquis des élèves et des étudiants. Ces outils, capables de produire des textes, des images ou des musiques à partir de simples consignes, suscitent des inquiétudes concernant la triche, mais aussi des opportunités pour repenser les méthodes d’apprentissage et d’évaluation.

1. Le défi de l’évaluation face à l’IA générative

ChatGPT et d’autres outils d’intelligence artificielle peuvent effectuer des tâches cognitives complexes, auparavant réservées aux humains. Cette capacité engendre des risques, notamment celui de triche, où certains élèves pourraient déléguer leurs devoirs à une machine. Cela remet en cause la fiabilité des évaluations réalisées hors des examens strictement encadrés.

Cependant, limiter le débat à la triche serait réducteur. Le véritable enjeu est de garantir que les évaluations mesurent réellement les compétences et les acquis des élèves, en tenant compte de la nouvelle réalité imposée par ces outils.

2. La nécessité de repenser les modes d’évaluation

Pour adapter l’évaluation à l’ère de l’intelligence artificielle, deux conditions fondamentales doivent être réunies :

  • Définir clairement les objectifs éducatifs : Il ne suffit pas de désigner des connaissances théoriques. Il faut préciser les compétences concrètes que ces savoirs permettent de développer et les évaluer à travers des tâches opératoires (par exemple, rédiger un texte argumentatif ou construire une synthèse).
  • Concevoir des épreuves adaptées : Ces tâches doivent permettre aux élèves de “faire leurs preuves”, en démontrant concrètement leur maîtrise des savoir-faire, même dans des contextes où l’IA pourrait intervenir. Par exemple, les examens en milieu clos ou sous supervision pourraient être renforcés.

3. Exploiter l’IA comme un levier pédagogique

Plutôt que de percevoir l’IA uniquement comme une menace, il est possible de l’intégrer de manière positive dans les pratiques éducatives :

  • Création de nouveaux exercices : Les IA génératives offrent des possibilités infinies pour enrichir les évaluations et scénariser les cours. Elles peuvent être utilisées pour personnaliser les apprentissages, générer des exemples sur mesure, ou aider à la préparation d’évaluations adaptées aux capacités individuelles des élèves.
  • Apprentissages interactifs : L’IA pourrait devenir un assistant d’apprentissage, capable de fournir un accompagnement sur mesure et des ressources adaptées aux besoins de chaque élève.

4. Enjeux éthiques et pédagogiques

Au-delà de l’évaluation, l’introduction de l’IA générative dans les pratiques éducatives pose des questions éthiques fondamentales. Il s’agit de former les élèves à une utilisation responsable de ces outils et d’explorer, à travers leur usage, le fonctionnement de la pensée humaine et des logiques sous-jacentes à ces technologies. Une collaboration avec les élèves pour co-construire des épreuves adaptées pourrait être une piste à explorer.

Conclusion : Un impact dépendant de l’usage

L’IA générative, comme ChatGPT, impose de repenser les pratiques éducatives, notamment l’évaluation. Si elle représente un défi en termes de fiabilité et d’authenticité des résultats, elle offre aussi des opportunités d’innovation pédagogique. Le véritable enjeu est de savoir tirer parti de cet outil pour enrichir les apprentissages, tout en encadrant son usage afin de préserver l’intégrité des évaluations et des compétences développées par les élèves. L’impact final de l’IA dépendra de l’usage qui en sera fait : bon ou mauvais.

De Charles Hadji Professeur honoraire (Sciences de l’éducation), Université Grenoble Alpes (UGA)

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